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Chose promise, chose dûe : nous allons parler aujourd’hui…. budget. Eh oui, à peine déconfinés, on entame avec un programme du tonnerre :
Qu’est-ce VRAIMENT que l’épargne ?
Pourquoi épargner et budgéter ?
Pourquoi le budget n’est pas qu’une question pratico-pratique
Si pierre qui roule n’amasse pas mousse, épargne qui roule amasse intérêts.
Bien que passablement ennuyeux, établir un budget permet de savoir où va notre argent, et ce que l’on peut se permettre, ou non, d’épargner. Entre autres.
Le mot épargne est assez valise. En effet, il nous faudrait parler de trois types d’épargne :
L’épargne courante : cette épargne permet de couvrir les gros imprévus de la vie quotidienne : panne de voiture, vol de smartphone, frais médicaux, etc…
L’épargne de précaution : il s’agit là de tenir en cas de période avec une baisse ou une absence de revenus, ou de régler un imprévu particulièrement coûteux : licenciement, pas de missions d’intérim ou de freelance, etc…
L’épargne affectée : probablement la plus intéressante. Il s’agit en effet de ce que vous allouez à un projet en particulier : la réalisation d’un film, monter votre entreprise, préparer un apport immobilier, sandwich à la cafétéria des riches à Dauphine (…) : peu importe, tant que ça vous tient à coeur.
Et l’épargne ne se place pas que, surprise! , sur le livret A. Ou le livret Jeune. Car si celle qui roule dans votre livret A n’amasse (pratiquement) rien, il est en bien autrement pour des placements accessibles à tous que nous verrons dans deux newsletters. (Spoiler : Assurance-Vie, PEA, Compte-Titres, Prêts aux PME, etc…).
Et plus vous placez tôt, plus les intérêts obtenus au fil du temps s’accumulent et s’accroissent : ce sont les intérêts composés (patience).
Vous les voyez les gros gains ?
Et bien, on les verra plus tard. Chaque chose en son temps.
Avant toute chose, il faudra dégager de vos revenus une partie à épargner. Et pour cela, il vous faudra probablement un budget. Et là, vous vous dites :
“C’est l’heure pour l’autre relou de nous expliquer comment utiliser Excel pour marquer nos dépenses dans un tableau”. Et “Est-ce que je vais lire sa vieille newsletter jusqu’au bout ?”
Et je vous réponds : “Oui”. Et “Oui.”
Maintenant, entrons dans le vif du sujet et différencions avant toute chose deux cas.
Premier cas
Vous ne pouvez structurellement pas épargner parce que vous n’avez pas ou peu de revenus, et/ou vos dépenses essentielles sont pratiquement égales à vos revenus.
Il serait indécent de vous intimer à le faire, et de dire “tout est possible”, parce que c’est… faux.
Faire un budget aura alors pour objectif de vous aider à rester le plus loin possible du découvert, avec quelques quick-wins, qui feront l’objet d’une newsletter suivante. (Et 25 euros se cacheront dedans).
Deuxième cas
Vous ne payez pas de loyer et/ou vous avez des revenus suffisants pour consommer sans trop vous poser de questions, les choses deviennent intéressantes.
Faire un budget aura surtout pour objectif non seulement de faire un point sur vos dépenses, mais aussi et surtout de ce qui vous fait envie, vos projets, vos passions.
Ce sera l’occasion de les mettre au coeur de votre stratégie, et de voir comment les préparer. Planifier sereinement, en somme.
Maintenant, passons aux choses sérieuses.
Il vous faudra les choses suivantes :
Arrêtez de croire que c’est une activité ennuyeuse (bon… en vrai….)
Vous souvenir que le budget planifie sereinement votre avenir, avant tout.
Vous faire à l’idée que la consommation n’est pas une fin en soi
Vos dépenses habituelles sur un mois (étape obligée :/)
Ce super fichier Google Sheets que vous trouverez ici 👇
Le Super Budget Finances
La minute pratique
Il vous faudra environ 30 secondes pour comprendre dans les grandes lignes le fonctionnement de ce budget et 3,0 fois 30 secondes pour lire pourquoi vous ne le remplirez pas en 30 secondes mais en 30 fois 30 secondes.
Ça fait déjà beaucoup de chiffres.
Ouvrez la feuille de budget. Vous tombez sur le seul et unique onglet, qui ressemble à un budget classique, en plus beau (je l’espère).
Premier point, le budget est établi en cascade ordonnée, c’est-à-dire que vous allez déduire progressivement de vos revenus certaines catégories de dépenses, et uniquement dans l’ordre indiqué.
D’autre part, toutes les dépenses sont différenciées : Alimentation et Deliveroo ne vont pas ensemble, comme Hygiène de base ne va pas avec Skincare. On peut vivre sans 3 masques Dr Jart différents, rarement sans dentifrice.
La cascade ordonnée respecte un principe essentiel : payez-vous en premier. Toujours. Traitez votre épargne comme une facture EDF : un paiement contre un service essentiel rendu (pour le futur vous, en l’occurence).
C’est pour cela que dans la feuille de budget, vous allez commencer par déduire vos dépenses essentielles ET votre épargne de vos revenus. Ensuite seulement, vous pourrez allouer un budget aux dépenses plaisir.
Quant aux dépenses différenciées, elles répondent à un problème important.
Les budgets classiques, qu’ils proviennent d’applications ou d’Excel/Feuille de brouillon, fonctionnent de la même manière.
Scrupuleusement, les dépenses sont notées, et comparées à vos revenus avec des jolis pictogrammes et des animations super sympas. En quelques instants, vous obtenez une vision de vos dépenses mensuelles. Et là, la révélation. Le choc.
Vous avez dépensé 30 euros en streaming ce mois-çi. Et le poste Alimentation qui mélange restos, Deliveroo, Franprix et CROUS représente 400 euros chaque mois.
Ça vous fait une belle jambe de le savoir.
Ces méthodes n’incitent pas à remettre en question le montant de nos dépenses, leur sens, ou l’absence de stratégie d’épargne. Elles se contentent de fournir une photographie de nos habitudes, à un instant, sans contexte.
En différenciant les dépenses, vous savez en plus dans quel panier percé vont vos deniers. 400 euros d’alimentation ne veut rien dire en soi, mais 300 euros de courses alimentaires et 100 euros de Deliveroo, si. Surtout quand les placards sont pleins.
La minute réflexion
J’ai envie de vous dire : ce qui vous plait. Vous n’allez pas épargner 980 euros du jour au lendemain (si vous y arrivez… chapeau.).
Mais commencez par vous dire :
Qu’est ce qui vous instille de la joie ? (Marie Kondo, si tu m’entends…)
Ce film que vous avez envie de tourner avec des potes depuis 4 ans ?
Ce tour du monde dans 3 ans ?
Ce projet humanitaire ?
Ce futur appartement ? (Ou place de parking si vous cherchez sur Paris.)
Cette ferme dans le Tarn ?
Ce tas de bouquins pour entrer à l’ENA ou HEC et choper un stage chez Global Sovereign Advisory, le cabinet de l’incroyable Anne-Laure Kiecher ?
Maintenant, demandez-vous simplement ce que vous pouvez mettre chaque mois pour ce super projet. Ne serait-ce que 5% de vos revenus, que vous pourrez augmenter au fur et à mesure. Indiquez le montant en question dans la colonne “Estimées” pour le projet de votre choix.
Ensuite, dans la colonne “Réelles” des dépenses plaisirs, indiquez vos dépenses… réelles. Dans la colonne “Estimées”, prenez un instant pour réfléchir.
Et ne vous demandez pas : “Sur quel plaisir de ma vie l’autre débile me demande de faire des concessions et de me priver”, parce que vous ne vous priverez pas.
Financer un projet qui vous tient à coeur en achetant un pull de moins ou en mettant la carte Sephora Gold plus souvent au fond du tiroir n’est pas se priver, c’est se faire plaisir. Et je mets ma main à couper que financer ce qu’on aime met plus de baume de coeur que l’excitation généralement passagère de la troisième visite mensuelle chez Zara. Et croyez-moi, étant passé par là, j’en sais quelque chose.
Je me valorisais uniquement au travers de ma consommation, sans jamais penser à faire un budget (et toujours en découvert à la fin du mois, ça change pas!) ni à épargner.
Et depuis que j’applique cette technique, les choses ont bien changé…
Maintenant, au travail ! Trouvez l’arrangement qui vous permet d’épargner pour ce qui vous tient à coeur. Est-ce réduire le nombre de livraisons de repas ? Les sessions shopping sans fin chez Marionnaud ? À vous de voir, mais vous connaissez, au fond de vous, la réponse.
Cela peut sûrement paraître léger, surtout pour une première newsletter, et c’est volontaire. La semaine prochaine, nous verrons des bonnes grosses techniques, pour économiser sur à peu près tout, incluant mais ne se limitant pas (la phrase préférée des gens qui bossent chez White&Case) à :
Forfait téléphone
Spotify / Apple Music / etc…
Vêtements (spoiler : qualité avant quantité)
Achats en ligne (et oui…)
Assurances
Factures gaz/électricité
Bref, à peu près tout.
Mais il me semblait important de commencer par les bases : pourquoi épargner et comment, avant de se jeter corps et âme dans la traque du moindre sou de trop.
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